La maturité n’enlève rien à l’enthousiasme !
Samedi12 à Anglet et dimanche 13 octobre 2024 à Saint Etienne de Baïgorri, l’Orchestre du Pays Basque – Iparaldeko Orkestra donnait le concert inaugural de cette année anniversaire pleine de promesses.
Première promesse tenue, encore cette année, avec un très beau concert donné à la fois en Labourd et en Basse Navarre…. Une image de marque de notre orchestre qui, systématiquement redouble ses programmes sur « la Côte » et dans « l’Intérieur ». Bravo… j’ai cru comprendre que ceux qui ne connaissaient pas la vallée des Aldudes ont été impressionnés par sa beauté, sous un beau soleil d’automne !
La Salle Quintaou et la salle Xoko étaient toutes les deux complètes… un beau succès d’emblée.
Le programme comprenait deux œuvres très connues : Shéhérazade de Nicolaï Rimsky-Korsakov et le 4ème concerto pour Piano de Beethoven.
En tout début de concert un moment d’émotion avec un hommage avec une personnalité essentielle de la vie Angloïe et culturelle en général, celui rendu à Jean-Michel Barate récemment disparu. Après quelques mots d’amitié, en particulier par Philippe Mendez qui a ensuite dirigé les cordes de l’orchestre dans le si bel Aria en Ré de la 3ème suite de Bach.
Ensuite le programme est revenu à ce qui était prévu. Après la beauté de cet Aria venait le concerto pour piano n°4 en Sol majeur de Ludwig van Beethoven. Une rude tâche que cet enchaînement… Heureusement que le début piano solo un brin nostalgique du concerto a été, bien évidemment, bien servi par Frank Braley, tout en finesse et intériorité avec un piano au son un peu curieux, dont nous ne pouvions pas voir la marque… Sans doute aussi la salle du Quintaou n’est-elle pas apte à flatter les sonorités un rien discrètes. L’accompagnement du soliste a été malheureusement un peu déséquilibré, parfois sans réelle communion entre le pianiste et l’orchestre. Sans doute l’acoustique de la salle y a-t-elle été pour quelque chose. L’orchestre a été mené avec vigueur par Lucie Legay avec des contrastes parfois surprenants, en particulier dans ce pourtant si beau dialogue du début du 3ème mouvement… Curieux et un peu décevant ! Il m’est revenu que mon insatisfaction n’aurait plus été de mise si j’avais été au concert à Baïgorri, pourtant dans une salle polyvalente mais à l’acoustique de qualité, et où le dialogue si particulièrement important dans ce concerto était tout à fait réussi paraît-il… En bis Frank Braley a donné toute la dimension de son grand art et de sa musicalité dans le premier mouvement de la « Sonate Clair de Lune » de Beethoven. Un magnifique moment !.
L’atmosphère était toute autre en deuxième partie avec une interprétation éclatante de Shéhérazade aussi bien avec les cuivres du redoutable sultan qu’avec la séduction virtuose de Shérazade. Dire combien cet enchaînement de grands solos a été source d’un grand bonheur ! Merci Marina Beheretche ! C’était sublime…et plein de délicatesse Comme l’ont été les interventions du violoncelle d’Emmanuelle Bacquet. N’oublions pas les belles prestations de l’harmonie, des cuivres, il serait trop long de tous les citer ici, mais c’était très beau. Lucie Legay, manifestement plus dans son élément qu’en première partie, a conduit tout l’ensemble d’une main de maître, dynamique et précise… bravo et merci ! Une blague habituelle dans les orchestres est qu’il ne faut jamais encourager les trombones… et bien si, Lucie Legay l’a fait, et c’était superbe ! Quant au « quatuor » il a fait preuve d’une belle homogénéité, avec un bel équilibre des quatre pupitres et des belles contrebasses…
Une belle ouverture pour cette année anniversaire… dommage que l’orchestre n’ait pas une belle salle à sa disposition. L’Aviron Bayonnais va jouer ses matches d’importance à San Sebastian…. Je ne crois pas pertinent que notre cher Orchestre du Pays-Basque Iparraldeko Orkestra investisse la Kurzaal ! Mais peut-être serait-il possible de réfléchir à un projet collectif d’envergure pour les villes qui disposent individuellement de sites dans lesquels il manque toujours un élément quand un autre est excellent, soit l’acoustique est bonne mais l’esthétique laisse à désirer, ou bien le plateau est trop petit ou la jauge insuffisante…
Mais, en attendant, à très vite pour de belles émotions ! Rendez-vous est pris avec Bruch et Tchaïkovsky du 15 au 17 novembre 2024 à Saint Jean de Luz, Biarritz et Saint Palais. Le golfeur mélomane.
Le golfeur mélomane.