Le programme que nous avons reçu précise l’idée conductrice de ce festival 2025 :

« L’émotion est, par essence, une fulgurance. Mais, en certaines occasions, l’éclat qu’elle produit
nous amène à une fascination qui laisse une empreinte profonde. »

Depuis la nuit des temps et dans le monde entier on a accordé à la musique la capacité duale d’exprimer les émotions de celui que la compose et de les provoquer chez celui qui écoute. La sensation que la musique produit est personnelle et intransmissible, elle est concrétisée par la signification que chacun lui attribue et le moment précis où elle nous accompagne. 

En même temps, ceux qui l’écrivent ont fait évoluer les techniques de composition et les ressources musicales, utilisant leur créativité pour troubler notre esprit, en l’encourageant. Unamuno disait que « la meilleure inspiration est le souffle de l’âme » et c’est aussi un aliment pour un catalogue qui, au fil du temps et dans l’espace, est devenu aussi varié qu’attractif, aussi émouvant qu’abondant. 

(Traduction : Danièle Hirtz)

Caspar David Friedrich, L’arbre solitaire, 1822

Tenus par les capacités de l’Euskualduna, nous n’avons pas programmé de concerts dans les petites salles qui nous obligent à séparer le groupe en deux. Nous profiterons donc surtout du grand auditorium avec de grands orchestres, et pour la musique baroque, de la salle moyenne OB.

Peu de musique française dans ce choix, l’Allemagne, la Russie et l’Italie sont à l’honneur. Beethoven et Tchaïkovsky, deux poètes de la tragédie humaine victimes de destins douloureux, reviennent à plusieurs reprises. Beethoven répond en triomphant de l’adversité, Tchaïkovsky se console dans le lyrisme.

Le baroque italien et allemand nous entrainera vers une allégresse certaine, même, et c’est un paradoxe, lorsqu’il s’agira d’évoquer la douleur de personnes blessées.  Les nombreuses symphonies présentent dans ce programme nous plongeront dans une infinité d’émotions ressenties par l’humanité sans l’aide de mots. L’ombre de Shakespeare, le plus grand des dramaturges, planera sur plusieurs œuvres. Le thème de la rédemption par l’amour reviendra à plusieurs reprises. L’apothéose de ces émotions nous sera donnée par la Neuvième Symphonie et son Ode à la Joie.

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Ce programme a été rédigé par Étienne Rousseau-Plotto, février 2025
(sources : publications des éditions Fayard sur la musique)
pour L’association des Amis du Musée de Guéthary
et L’association des Amis de l’OSPB

Étienne Rousseau-Plotto, d’origine franco-russe et basque d’adoption, est professeur d’histoire et géographie honoraire. Médaille d’or du Conservatoire de Bayonne, il est organiste titulaire de l’orgue classé de Saint-André de Bayonne, musicologue depuis 1995. Il est aussi titulaire d’une maîtrise de théologie de l’université de Strasbourg, consacrée à Olivier Messiaen. Conférencier, il est l’auteur de nombreux articles et a participé à plusieurs ouvrages collectifs.

Il a publié :« Stravinsky à Biarritz » (Séguier 2001, réédité en 2016 par Atlantica), « Ravel, portraits basques » (Séguier 2004, réédité et augmenté chez Atlantica en 2016), et « Doux pays, le roman de Léon Bonnat » en décembre 2022 toujours chez Atlantica.

Il prépare actuellement une biographie du compositeur bordelais Ermend Bonnal (1880-1944), successeur de Charles Tournemire à la tribune de l’église Sainte-Clotilde, qui fut également directeur du Conservatoire de Bayonne et titulaire de l’orgue de Saint-André.

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