La symphonie du temps qui passe

DU HAUT DE MON PERCHOIR au Théâtre Quintaou (rang Y quand même…) ce vendredi 24 mars 2023 j’étais venu assister à un spectacle « musique » d’après le programme de la Scène Nationale du Sud-Aquitain : « La Symphonie du temps qui passe » « une comédie musicale 2.0 mâtinée de Western, un orchestre symphonique versus des programmations électroniques »…bien, original sans aucun doute.

Mais la réalité était légèrement différente, après 45 minutes « Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse » céda la place à un entracte de quasiment une demi-heure avant 45 minutes de « La symphonie du temps qui passe ».

La première partie avait très bien commencé avec quelques instants de thérémine ou plus vraisemblablement d’un instrument assimilé, sans doute un synthétiseur commandé par les interférences entre la main de l’interprète et les ondes radio de l’appareil. Las, l’instrument disparut après ces quelques secondes … dommage j’aurais bien aimé un peu d’exotisme musical électronique… Une belle interprétation de Boris Vian, magnifiquement accompagnée par le piano et le synthétiseur de Olivier Daviaud (qui fut excellent tout du long du spectacle) laissait augurer d’une belle soirée. La dynamique fut vite gâchée par des interventions d’une personne de la salle et surtout une réaction un peu … vive de Mathias Malzieu. Sans doute aussi l’équipe d’encadrement aurait-elle pu intervenir plus rapidement auprès de son patient qu’on n’a ensuite plus entendu de toute la soirée (j’espère qu’il n’a pas été exclu du spectacle). Quoiqu’il en soit le spectacle s’est ensuite étiré en quelques longueurs, essentiellement autour de textes du couple Daria Nelson- Mathias Malzieu, ponctués de quelques musiques et projections.

Après l’entracte les musiciens de Iparraldeko orkestra étaient (enfin) installés sur scène dans un format plutôt classique : quatuor à cordes, contrebasse, trois bois, trois cuivres et un percussionniste, rejoints par le toujours excellent pianiste-arrangeur Olivier Daviaud. Les instrumentistes ont été impeccables et de très beaux moments ont permis d’écouter un duo cor-violoncelle ou des « fulgurances » du clarinettiste…. Cependant en fait « comédie musicale 2.0 » nous n’avons eu que des vidéos projetées, d’ailleurs très souvent intéressantes graphiquement, mais avec de la musique enregistrée (sans doute le disque original ?) alternant avec des pièces interprétées sur place par les musiciens présents sur scène…. Au final un peu frustrant, d’autant plus que la programmation électronique annoncée était finalement très peu présente.

On passera sur les textes parfois peu intéressants, tel le « poèm’Bapé », ou sur la séquence trop longue sur les difficultés médicales du couple, auxquelles on compatit mais qui auraient gagné à être transcendées poétiquement…

Et que dire de la fin ? Bon public la salle s’est prêtée aux demandes de Mathias Malzieu… mais ça n’en finissait pas…

Alors, voilà, malgré tout je ne me suis pas vraiment ennuyé mais j’ai été déçu…. Avec le personnel sur scène, avec l’arrangeur présent, avec une meilleure préparation du spectacle, y compris par la Scène Nationale (avoir la bonne liste des interprètes est un minimum….) très sûrement aurait-il été possible de faire mieux…

Mais encore une fois bravo aux musiciens de l’OSPB qui se sont prêtés à cette création avec tout le professionnalisme qu’on leur connaît.

Nos amis américains auraient sans doute qualifié l’ensemble de … « interesting »….

Le golfeur mélomane

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