La boîte à Rêves
Que de beauté ce matin à l’auditorium Henri Grenet, au CRR Maurice Ravel pour un concert de la saison de l’Orchestre du Pays Basque, Iparraldeko Orkestra et grâce au Trio Ezekiel qui, après un très beau concert l’an passé avec , Schubert, Rachmaninoff et Schoenberg,avait déjà séduit le public…
Aujourd’hui celui-ci était nombreux avec de jeunes enfants restés pendant de longs moments bouche-bée… et dans un silence extraordinaire ! Si tous les invités du Lycée Cassin avaient été présents c’était un auditorium quasiment comble pour rentrer dans la Boîte à Rêves…
Une programmation pourtant exigeante aurait pu ne pas séduire le public… le succès était là !
La première œuvre d’un auteur New Yorkais contemporain, Marc Mellits, a d’emblée saisi le public… Grâce à quelques mots de présentation tout à fait pertinents de Vincent Planès, l’ambiance était donnée et voici donc notre suite de Fruits Pebbles, une spécialité de céréales (?) qui semble populaire auprès des enfants aux Etats Unis même si la diététique doit certainement en souffrir. Les élèves de l’Ecole du Bourg à Sanpere ont été séduits par la présence pendant 3mois de notre trio, toutes les semaines à Saint Pée sur Nivelle dans les classes de CM1-CM2 de Messieurs Gantoy et Peyret. Les projections de leur travail pendant le concert étaient riches d’imagination, de poésie… un vrai climat onirique inspiré par les 8 pièces très variées quoique toutes imprégnées de la musique minimaliste et dont la dernière « Elegy » couronnait la suite dans le rêve et la douceur !
Une tout autre ambiance pour le Trio op 8 de Chostakovitch… en ut mineur, ce qui ne laissait guère prévoir beaucoup de gaîté. Pourtant des passages lyriques alternent avec des envolées dans lesquelles on entrevoit le Chostakovich bien connu…Une œuvre d’élève certes, mais aussi celle d’un futur maître. On y retrouve une sorte de leitmotif qui évoluera bien plus tard vers la signature DSCH si présente dans les œuvres de la maturité (ré-mib-do-sib, en notation française). Une découverte passionnante, admirablement servie par le Trio Ezekiel tout en fougue alternant avec des épisodes d’une grande douceur…
Le programme s’achevait avec le trio de Maurice Ravel, composé à Saint Jean de Luz d’avril à août 1914, alors que la guerre est présente dans tous les esprits, en particulier celui de l’auteur. Quatre mouvements, indépendant au premier abord et dans lesquels l’esprit de la musique basque est présent, en particulier dans les premier et quatrième mouvements. L’écriture est extrêmement raffinée, mais éblouissante même si parfois les préoccupations de Ravel au sujet de la Guerre future émergent… pour peu de temps.
L’interprétation du Trio Ezekiel fut – comme toujours – précise, engagée, pleine d’émotions…. Que dire de plus ?
Ha, si ! avant le concert la Maison Pariès a proposé une dégustation et des entretiens sur les origines des chocolats qu’elle proposait. C’était fait avec une grande générosité et une qualité exceptionnelle. Et dire qu’il a fallu presque pousser certains à s’arrêter devant le petit stand….