Symphonie en famille

Le Golfeur Mélomane était au Théâtre Michel Portal à Bayonne, le 24 mars, mais, à son grand regret pas à Ciboure pour le  concert «  Symphonie en famille » et il a été très respectueux des injonctions à ne faire ni photo ni vidéo, répétées en Français, Basque et Gascon. Donc pas de photos du concert de Bayonne…

A Ciboure, La Symphonie des jouets attribuée à Léopold Mozart a affectivement attiré familles et enfants, contrairement à Bayonne , où des têtes chauves ou blanchies sous le harnois qui remplissaient la salle quasi-entièrement. Que dire si ce n’est que l’aspect soigneusement répétitif de la musique de cette symphonie était éclairé par les interventions drôles du coucou, expressif et délicieusement faux, les rares interventions de la caille et les gazouillis omniprésents d’un passereau non identifié servis avec grand sérieux par 3 membres de l’orchestre, que je ne dénoncerai pas…. Un beau succès tout de même, c’était frais et sans prétention !

Suivit le concerto pour cor n°3 K447 de Mozart, le fils du précédent, avec un « corniste made in pays basque » disait le programme, mais affiné tout de même à la Haute Ecole de Musique de Genève. Affiné certes mais surtout aussi raffiné dans son interprétation de ce concerto un peu particulier avec son écriture sans « coup d’éclat », sans sonneries cavalières, dans une tessiture plutôt dans le grave dont Arnaud GUICHERD a su tirer le maximum. C’est sans doute le moins connu des 4 concertos pour cor de Mozart, tous écrits pour Joseph LEUTBERG, son aîné et ami et parfois objet de taquineries. Ainsi trouve-t-on moult commentaires à l’humour potache, et en français  : « Wolfgang Amedé Mozart a eu pitié de cet âne, bœuf et bouffon de Leutgeb, à Vienne le 27 mai 1783 » comme dédicace du 1er concerto. Ce qui ne l’a pas empêché de ré-écrire les partitions que le corniste vieillissant ne pouvait plus jouer sur son cor naturel. Car, à l’époque le cor n’avait ni pistons ni palettes… ce qui ne semble pas inquiéter notre soliste du jour qui, après avoir joué sur un cor moderne ce concerto, en guise de bis, s’est emparé d’un cor des Alpes avec brio !

En fin de concert, étaient programmées les deux suites de l’Arlésienne, tirées de la musique de scène par Bizet lui-même (suite n°1) et par Ernest Guiraud beaucoup plus tard (suite n°2). Evidemment toutes les pièces sont archi-connues, avec maintes transcriptions ou dans la version initiale, avec ou sans saxophone… La présence du saxophone enrichit tout de même de façon intéressante la palette sonore… Etait-ce la salle un peu ingrate, la direction peut-être un peu raide de la pourtant renommée et talentueuse Kanako Abe ? Tout était en place, techniquement impeccable, mais je dois avouer que je n’ai pas été tout à fait enthousiasmé ; peut-être que 4 premiers violons, 4 seconds, 3 altos, 3 violoncelles et 2 contrebasses était-ce un peu réduit ? Aussi la réduction des effectifs de cuivres : 2 cors au lieu de 4, 2 trompettes au lieu de 4 (ou 2 trompettes et 2 cornets) et de 2 trombones au lieu de 3 a-t-elle empêché le rendu des contrastes, des harmonies ? Bizet avait bien prévu 26 instrumentistes pour la musique de scène, mais pour les suites l’orchestre avait été étoffé aussi bien par lui-même que par Guiraud.

Mais il y a eu aussi de très beaux moments, en particulier le menuet magnifiquement interprété par le duo flûte et harpe et l’enthousiasme du public a emporté la salle, bravo donc à tous les interprètes pour ce programme original.

Le concert de Ciboure s’est prolongé par un moment convivial organisé par l’association des Amis de l’OSPB, avec la complicité d’Arnaud GUICHERD qui était venu avec de nombreux plateaux de charcuterie et de fromage à partager avec les musiciens et les amis de l’orchestre !

Et  à très bientôt pour la « Rêvolution du chocolat » à Saint-Jean-Pied-de-Port et à l’Auditorium Henri Grenet à Bayonne, avec un programme qui promet d’être fantaisiste, débridé en ce matin de Pâques  !

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