Concert en résonance – Beethoven et Mozart
Quel Week-End ! avec l’Orchestre du Pays Basque- Iparaldeko Orkestra sous la direction de son nouveau chef Benoît Fromanger et la si talentueuse Marina Chiche !
Un premier concert samedi, à Saint-Jean de Luz, salle Tanka… surbooké ! Pas simplement complet, non, plus de billets édités que de places disponibles, ha ! l’informatique ( ?) ! En d’autres circonstances ce serait agaçant, mais là c’est la preuve du nouvel engouement du public pour notre bel orchestre, son chef et le beau programme : Mozart et Beethoven Rêvolutionnaires, épisode 2 ! Las, le lendemain à Saint Palais c’était le réseau (toujours informatique) qui a donné des sueurs froides aux organisateurs… et une salle là aussi complète ! Heureusement que le sourire dont ne s’est pas départie la personne aux entrées a aplani toutes les difficultés…. Et le concert a débuté avec seulement quelques minutes de retard. Quasiment plus un siège de libre.
Mais l’attente a été bien vite oubliée avec une pétillante Ouverture des Noces de Figaro de Mozart et, surtout une merveilleuse interprétation du Concerto pour violon et orchestre de Beethoven…. Marina Chiche que nous avons pu entendre comme chroniqueuse sur France-Musique (Vous avez dit classique ? Chiche !) ou sur France-Inter, dont nous pouvons lire les écrits (Musiciennes de légende, dans toutes les bonnes librairies) a subjugué le public. Son élégance n’a eu d’égales que la subtilité de son interprétation, la précision de sa technique… et que dire de son implication en complicité parfaite avec Benoît Fromanger et l’orchestre. Elle n’a pas joué le concerto, elle l’a habité pour nous le faire vivre, des pianissimi les plus subtils aux forte parfaitement déterminés, des hésitations du compositeur dans le premier mouvement, au véritable duo d’amour entre la soliste et la 1ère clarinette au début du deuxième mouvement. Tout était parfait, le fruit d’une longue réflexion, avec, par exemple, un tempo retenu dans l’Allegro ma non troppo initial, trop souvent abordé en oubliant la précision « ma non troppo ». Notons aussi les beaux échanges avec les bassons qui ont un si beau rôle en contre-chant dans les premier et dernier mouvements. La soliste est allée chercher aussi la complicité avec les différents pupitres de cordes… Un moment de pur bonheur ! Complété par une pièce de Kreisler qui a pu démontrer que Marina Chiche est aussi une virtuose capable de se jouer des difficultés techniques les plus redoutables, mais qui en aurait encore douté après le concerto et ses cadences ? Merci Dr Chiche ! oui Docteur car au-delà de sa formation et de son expérience violonistique, notre soliste est titulaire d’un doctorat en Arts après un cursus universitaire complet ! Bravo au travail de l’orchestre mené avec fermeté et clarté par Benoît Fromanger.
Après un bref entracte, tout émerveillés par ce que nous avions entendu… nous voici de retour pour, encore, écouter la 6ème symphonie, Pastorale de Beethoven. Oui, encore, car elle était aussi au programme du 1er concert de l’année … et, pour tout avouer, nous étions quelques-uns un peu étonnés de cette redite à si peu d’intervalle… Mais, je ne sais si c’était la différence de salle (Théâtre Michel Portal à Bayonne, à l’acoustique ingrate et Le Cinéma à Saint Palais, plus doux sans être feutré) ou si le temps avait fait évoluer l’interprétation… en tout cas hier après-midi c’était magnifique. Une re-découverte, et pourtant à Bayonne c’était déjà très réussi mais cette fois-ci tout y était : des tempi toujours justes, des interventions des différents pupitres dans une liberté toujours contrôlée. J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de toute l’harmonie mais aussi des cordes et percussions… rien à ajouter si ce n’est que c’était encore mieux, qu’il y a eu une présence une vie (et donc quelques rares et infimes erreurs) qui ont emporté l’adhésion de tout le public. Vive la musique vivante !
Deux concerts complets ce dernier WE…qui préludent à deux autres complets également ! Quel succès bien mérité ! Un programme bien choisi, une équipe enthousiaste voilà sans doute le secret … va-t-il falloir construire des salles plus grandes ? ou redonner les programmes non pas deux mais trois fois … c’est tout le mal que nous nous souhaitons !
Le golfeur mélomane.