Terre de Cuivres

L’Orchestre du Pays Basque / Iparraldeko Orkestra nous amenait du 16 au 18 mai en Terre de Cuivres, contrée mal connue de l’arrière de l’orchestre symphonique, souvent perchée sur des praticables sans doute pour que le public puisse voir combien c’est difficile de compter des mesures… surtout lorsque le musicien joue d’un instrument parois bien sonore…

Mais pour cette série de concerts le paysage était bien différent, sagement alignés les quatre cornistes, un tubiste (et deux énormes tubas…), trois trombonistes, quatre trompettistes étaient sur le devant de la scène, dissimulant presque l’excellent percussionniste Julien Garin et tout son équipement… Disons-le d’emblée c’était formidable les gars ! ho ! pardon Christine ! je corrige, vous avez tous été formidables !  Tout le ban et l’arrière-ban de l’orchestre était là, avec quelques compléments, dont un en particulier :  à la fois chef d’orchestre et soliste, établissant le contact avec le public : Fabrice Milischer, tromboniste issu d’une famille de musiciens Toulousains bien connue, a conquis l’auditoire comme ses collègues…

Le concert débuta par la si appropriée « Fanfare pour précéder la Péri de Paul Dukas. Une courte pièce qui captive l’attention du public et qui fut suivie par une magnifique transcription de la Pavane pour une Infante Défunte de Maurice Ravel. La pureté de son et l’expressivité du cor solo Arnaud Guicherd ont été magnifiquement accompagnés par tous ses camarades…. Tonitruants les cuivres ? Que nenni ! tout n’était que sensibilité et rêverie ! Suivait une intéressante création pour trombone solo et ensemble de cuivres : Kaléïdoscope de Stephen Vehelst, notre invité y fit merveille ! Encore une très séduisante découverte avec Quatre fanfares liturgiques de Henri Tomasi, compositeur méconnu, et mal connu car souvent réduit à un rôle de compositeur d’œuvres de concours pour les conservatoires. Pourtant son œuvre est riche, et mériterait d’être redécouverte, lui qui fut pacifiste, mystique sans oublier son amour pour la Corse. Son importante carrière de chef d’orchestre après la Libération lui laissa cependant le temps de composer plus de 100 opus, souvent de grande envergure dont un Requiem pour la Paix…

Il devient vite fastidieux de mentionner une litanie de pièces d’auteurs inconnus, pourtant lors de ce concert il y eut des révélations, des moments de jubilation, en particulier un duo endiablé et complice entre Jérôme Capdepont et Fabrice Milischer ou une belle transcription de Blue rondo a la turk, transcrit par Stéphane Goueytes

Dans les orchestres symphoniques les cuivres ont la réputation d’être de joyeux drilles… ils ont aussi montré de quelle musicalité ils étaient capables. Une vraie réussite !

Prochain rendez-vous les 30, 31 mai et 1er juin pour une ambiance festive autour de la musique baroque…

Publications similaires