De Mozart à Dvorak
Bien sûr le Golfeur Mélomane y était ! Exaltation ! pour l’ouverture de la saison 2025-2026 de l’Orchestre du Pays Basque : Iparraldeko orkestra au Théâtre Quintaou à Anglet !
Tout était parfait… je pourrais, voire devrais arrêter ma prose ici !
Le programme était varié et riche avec la découverte d’une fort plaisante œuvre de Heitor Villa-Lobos qui n’a pas écrit que des Bacchianas…. L’écriture était élégante, claire, et la dédicace « à la mémoire de Mozart » paraissait tout à fait adaptée… Et d’emblée le Golfeur Mélomane, le public et tout l’orchestre ont été séduits par la précision, la souplesse de direction de Polina Lebedieva dont la toute jeune carrière nous a particulièrement parue prometteuse. Sa venue a été un bonheur pour toutes les personnes présentes hier soir…. Si elle nous a confessé après le concert avoir découvert cette pièce de Villa Lobos, il est tout de suite devenu évident que la suite du programme lui était familière.

Le concerto pour flûte en sol M k313 de Mozart fut servi avec une richesse musicale rare par l’alliance de la cheffe avec la magnifique interprétation de la flûte solo Mathilde Calderini. La beauté de son, des phrasés ont pris l’auditeur dans une séquence musicale digne des plus belles interprétations avec tout ce qu’il fallait de vivacité, de contrastes, sans jamais un éclat dérangeant… superbe de bout en bout ! Et le tout avec une attitude avenante, sans les affects auxquels parfois les instrumentistes cèdent pour bien montrer combien ils sont habités par la musique ! Là, c’était tout à fait inutile ! Nous avons eu la vraie virtuosité, « facile », expressive, tout venait avec naturel et avec le sourire, le son était aussi en rondeur qu’en suavité et délicatesse. Encore une jeune musicienne certes déjà chevronnée mais avec un avenir tout à fait prometteur, aux plus hauts niveaux… Et puis, merci… Un bis, qui a laissé le public encore plus admiratif : Syrinx de Debussy avec une expressivité, une richesse de son incroyables.
Après tant de beauté, il fallait bien 10 petites minutes d’entracte …. Avant d’entendre la 8ème symphonie de Dvorak, composée dans un cadre enchanteur et sans aucun doute apprécié du compositeur. La Bohème natale avant la découverte des Amériques…

Dès l’introduction la largeur et la profondeur des pupitres de violoncelles et contrebasses ont plongé le public dans une évènement musical que l’on savait déjà qu’il serait d’un très haut niveau ! Le relais à la flûte assoit ensuite la tonalité du mouvement certes en sol M (brièvement) mais introduit surtout une succession d’atmosphères bucoliques et surtout la joie, les sentiments d’exaltation, la paix mêlée à quelques mouvements de tension… Tout cela admirablement servi par l’orchestre qui était guidé dans les sentiments, les aspects les plus techniques par une direction souple mais précise, énergique, et on imaginait aussi les expressions du visage de la cheffe, les contacts visuels avec chacun des pupitres. Quelle maîtrise ! Sans aller dans les détails, ce dont je serais bien incapable, je ne peux m’empêcher de souligner la douceur, associée à la détermination expressive des différents passages en duos des clarinettes… nous avions perdu l’habitude d’entendre le second clarinettiste être aussi présent et en accord avec le très bon premier ! Un grand moment ! comme toutes les interventions de la petite harmonie ou les très belles interventions des cuivres…. Tous ont été sous le charme hypnotique d’une direction qui, à n’en pas douter, a dû leur faire ressentir l’âme slave ! Et le public ravi fit une ovation à tous et à chacun, mais en particulier à Polina Lebedieva

Ce premier concert a donc été … exaltant ! La venue, non prévue dans le programme officiel de Madame Polina Lebedieva a été une très grande chance pour nous tous. Nous souhaitons la revoir au pupitre… et elle nous a semblé tout à fait sincère lorsqu’elle nous a assuré qu’elle reviendrait avec plaisir ! Que de bonheur en perspective…