Souvenirs de Paris

Concert Symphonique « Souvenirs de Paris, musiques de scène à la française »
Un programme concocté et dirigé par le chef d’orchestre Benjamin Levy

Souvenirs de Paris, novembre 2025… Le Golfeur Mélomane s’est simplement rendu à l’espace Culturel Peyuco Duhart, salle Tanka, à Saint-Jean de Luz… pour un programme qu’il n’imaginait pas aussi festif et joyeux ! Accueillis par un bar gaiement illuminé et d’excellents produits les auditeurs se sont aussi vu remettre un petit document qui rappelait fort à propos que l’Orchestre du Pays-Basque, Iparraldeko orkestra viendrait quatre fois à Saint-Jean de Luz et Ciboure…

Une belle ambiance attendait donc l’Orchestre et sa prestation sous la baguette de  Benjamin Lévy  dont on a dit plusieurs fois ici les qualités !

Un orchestre original se préparait pour faire sonner les « Souvenirs de Paris, musique de scène à la française » . D’emblée  le chef donna quelques indications sur les années folles, la bonne éducation et autres originalités ! Pour poursuivre immédiatement avec la description une suite très peu connue d’un compositeur parfois énigmatique mais souvent … fantaisiste : Eric Satie. Chacune des 13 petites pièces portant un titre étaient pleines de fantaisie, d’ironie, de contrastes…un plaisir sans cesse renouvelé, avec des clins d’œil à la mythologie et aux rapports parfois grinçants entre Satie et Cocteau ou d’autres !

Plus sérieux (?) :  les « siete cancione populares espanolas » pour voix et piano de Manuel de Falla, finement orchestrées par Joël Mérah et petit ensemble orchestral permirent, après une autre introduction du chef, toujours aussi pertinente, d’entendre la soprano Odile Heimburger dont la présence scénique (oui, même en récital…) et l’interprétation on fait merveille. Bien sûr l’œuvre ne permettait pas de profiter des aigus que nous attendions tous, mais ce fut aussi la révélation d’une expressivité dans le grave de sa voix…. Un bien beau moment, conclu par un très délicat Ravel accompagné seulement par le guitariste Nicolas Papin…

Il était bien temps d’un entracte avant deux pièces pleines de surprises.

La première relevait de l’orchestre réduit pour le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. Réduit certes mais par un excellent musicien, chef d’orchestre, compositeur, maître en cuisine japonaise et magnifique corniste : Takénori Némoto. Et donc ce fut très beau, magnifiquement maîtrisé par Aude Guillevin à la flûte, mais aussi par l’ensemble de l’orchestre avec de belles interventions de cor d’Arnaud Guicherd. Et, ma foi, remplacer la harpe par le jeu cristallin de Damaris Alsunard au piano… une bien belle idée !

La surprise venait ensuite du Divertissement de Jacques Ibert, encore un compositeur original, un peu fantasque mais d’une parfaite maîtrise de l’écriture. Benjamin Lévy prit soin de  bien mettre en perspective l’œuvre en forme de suite parfois burlesque, destinée à accompagner  ou illustrer ou rappeler un vaudeville assez improbable « Un chapeau de paille d’Italie ». Et ce fut alors un feu d’artifices loufoque ou « presque terrifiant » ou lyrique ou complètement …. déjanté (?)  Le tromboniste en particulier et tous les instrumentistes s’en sont donné à cœur joie, malgré la difficulté de l’écriture …. Et une fois de plus le piano eut un rôle … intéressant avec en particulier une intervention en avalanche de notes, discordantes… un grand moment ! Avec les commentaires du chef en prime !

Un petit bis ? Oui, bien sûr ! une belle valse complètement caricaturale et des instrumentistes hilares, hilares certes, mais complètement concentrées sur leur jeu !

Alors les commentaires allaient bon train autour du bar après le concert…. Et les mines étaient toutes réjouies ! Merci au chef qui avec son humour, son exigence musicale, sa volonté de contact avec le public a conquis toute l’assistance.

Publications similaires