Par un temps fort gris et pluvieux, Iparraldeko Orkestra / orchestre du Pays Basque a attiré le Golfeur Mélomane pour un programme Basco-Ukrainien – du moins de prime-abord : Lviv-eko mandolina que j’oserais traduire par « la Mandoline de LVIV »…. Et oui une idée bien originale (surprenante ?) d’évoquer en Euskara les aventures d’une mandoline et d’un chapeau rejoints par un violon timide (est-ce vraisemblable ?) et à l’histoire complexe, dans un grenier à Lviv, tout proche de combats évoqués en propos liminaire, sans doute a posteriori, puisque le conte a été imaginé en des temps encore de paix, en 2019, une éternité… La violoniste et poétesse Clara Cernet a écrit un conte original, prenant, et disons-le tout de suite, tout à fait compréhensible pour le total ignorant en euskara que je suis… L’écriture musicale de Thierry Huillet y est évidemment pour beaucoup, tout comme les projections de peintures sur le fond de scène et… le texte affiché sur nos « smartphones » grâce à la lecture d’un QR-code… tout ça fort moderne, économique en papier et encre, plutôt commode, à défaut d’être, au final, réellement plus écologique qu’un tirage papier !
Quoiqu’il en soit, la soirée a été fort convaincante et réussie…. La virtuosité, la sonorité de Clara Cernat ont fait des merveilles, avec par exemple des traits musicaux en harmoniques d’une grande pureté. L’équilibre n’était pas vraiment favorable à la belle mandoline tenue par Julien Martineau dans une salle aussi grande…. Quant au conteur, Ekhi Lambert, sa voix chaude, expressive, parfaitement amplifiée, a servi le texte avec toutes les nuances que l’on pouvait deviner ! L’octuor des cordes de Iparraldeko Orkestra- Orchestre du Pays Basque, rejoint par la contrebasse de Marin Béa, la harpe de Salomé Magnier et les percussions de Frédéric Chambon ont servi avec sérieux la musique dirigée du piano par le compositeur Thierry Huillet. Tout était donc quasi-parfait, avec peut-être quelques longueurs, en particulier dans le final… mais rien de bien important. C’était en tout cas convaincant et plus équilibré que le Peio eta otsoa de l’an passé, d’après Prokofiev, pourtant déjà une réussite.
En tout cas le public semblait ravi, en particulier le grand nombre d’enfants qui assistaient à la représentation… et qui, eux, étaient bascophones !
Quelques tapas (et un petit verre de cidre) plus tard nous reprenions la route vers Lapurdi… très heureux de notre escapade en Guipuscoa !
A Mauléon-Licharre et à Ispoure, nul doute que le succès a dû être aussi au rendez-vous !
A bientôt pour une autre confidence d’orchestre : de Strauss à Ravel, du 14 au 16 février, à Cambo les Bains, Ossès et Bayonne…